samedi 28 novembre 2015

“O Seigneur, s'il y a un Seigneur ; sauvez mon âme, si j'ai une âme. ”




Que je sois née d'hier ou d'avant le déluge,
j'ai souvent l'impression de tout recommencer.
Quand j'ai pris ma revanche ou bien trouvé refuge,
dans mes chansons, toujours, j'ai voulu exister.

Que vous sachiez de moi ce que j'en veux bien dire,
que vous soyez fidèles ou bien simples passants
et que nous en soyons justes au premier sourire,
sachez ce qui, pour moi, est le plus important,
est le plus important.

Ecrire pour ne pas mourir,
écrire, sagesse ou délire,
écrire pour tenter de dire,
dire tout ce qui m'a blessée,
dire tout ce qui m'a sauvée,
écrire et me débarrasser.
Ecrire pour ne pas sombrer,
écrire, au lieu de tournoyer,
écrire et ne jamais pleurer,
rien que des larmes de stylo
qui viennent se changer en mots
pour me tenir le coeur au chaud.

Que je vive cent ans ou bien quelques décades,
je ne supporte pas de voir le temps passer.
On arpente sa vie au pas de promenade
et puis on s'aperçoit qu'il faudra se presser.

Que vous soyez tranquilles ou bien plein d'inquiétude,
ce que je vais vous dire, vous le comprendrez :
En mettant bout à bout toutes nos solitudes,
on pourrait se sentir un peu moins effrayés,
un peu moins effrayés.

Ecrire pour ne pas mourir,
écrire, tendresse ou plaisir,
écrire pour tenter de dire,
dire tout ce que j'ai compris,

dire l'amour et le mépris,
écrire, me sauver de l'oubli.
Ecrire pour tout raconter,
écrire au lieu de regretter,
écrire et ne rien oublier,
et même inventer quelques rêves
de ceux qui empêchent qu'on crève
lorsque l'écriture, un jour, s'achève...

En m'écoutant, passant, d'une oreille distraite,
qu'on ait l'impression de trop me ressembler,
je voudrais que ces mots qui me sont une fête,
on ne se dépêche pas d'aller les oublier.

Et que vous soyez critiques ou plein de bienveillance,
je ne recherche pas toujours ce qui vous plait.
Quand je soigne mes mots, c'est à moi que je pense.
Je veux me regarder sans honte et sans regrets,
sans honte et sans regrets.

Ecrire pour ne pas mourir,
écrire, grimacer, sourire,
écrire et ne pas me dédire,
écrire ce que je n'ai su faire,
dire pour ne pas me défaire,
écrire, habiller ma colère.
Ecrire pour être égoïste,
écrire ce qui me résiste,
écrire et ne pas vivre triste
et me dissoudre dans les mots
qui soient ma joie et mon repos.
Ecrire et ne pas me foutre à l'eau.



Je n'ai plus de temps. Alors ce soir encore j'ai un peu trop bu, mon coeur fatigué de ne pas avoir de repos trouve enfin du soutien dans la justesse des paroles d'Anne Sylvestre. Je sombre dans le travail, le café et l'alcool, ma raison domine et s'amuse à me torturer l'âme et le corps. La folie ne m'attire plus, elle m'effraie. Trop de sang sur mes murs étalé par mon schizophrène probablement, alors me voilà en mal d'amour d'avoir dû me séparer de ce joli psychopathe. Les semaines passent et ses yeux noirs me hantent encore, et seule la présence d'un nouvel ange à quatre pattes me protège d'une dépression imminente, le pouvoir suprême des chatons.
Je n'ai plus de temps, les jours passent comme les clients. Mais qui avons-nous été dans une vie passée pour que ce sentiment soit si fort?
 Alors en ces heures sombres je me concentre sur moi-même, sur le reste du monde, et -je ne vais pas mentir- sur toi, -malgré moi-. Et telle un pendule, pendue à mes doigts, une araignée microscopique pose ma frayeur en suspension, entre puissance et panique. Self-control +1.

Sentir sous mes doigts les siens se briser un à un, chercher les cris de douleur qui répondraient à la mienne, démesurée alors que je pensais qu'après avoir brisé ma fenêtre et répandu son ADN sur les murs, il avait tué mon chat. Voilà l'Enfer, le vrai, celui qui tâche vos vêtements de sang et de noir votre cœur. Cette fois était sûrement la dernière Ô Belzébuth, mon amour, j'espère que tu comprends et continues de me veiller pour que toujours je puisse affronter les atrocités occasionnelles. De jour en jour, je me rapproche de l’autre côté, alors dans mon coeur Sheitan devient lumière et ma logique irrationnelle. Chanceux le prochain qui possèdera enfin mon coeur et mon âme réunis, avec un corps de plus en plus sculpté en bonus, soit dit en passant.



J'aime Les Gens Qui Doutent
Les gens qui trop écoutent
Leur coeur se balancer
J'aime les gens qui disent
Et qui se contredisent
Et sans se dénoncer

J'aime les gens qui tremblent
Que parfois ils ne semblent
Capables de juger
J'aime les gens qui passent
Moitié dans leurs godasses
Et moitié à côté

J'aime ceux qui paniquent
Ceux qui sont pas logiques
Enfin, pas comme il faut,
Ceux qui, avec leurs chaînes,
Pour pas que ça nous gêne
Font un bruit de grelot

J'aime leur petite chanson
Même s'ils passent pour des cons

Ceux qui n'auront pas honte
De n'être au bout du compte
Que des ratés du coeur
Pour n'avoir pas su dire
"Délivrez-nous du pire
Et gardez le meilleur"

Je n'ai plus le temps, l'aiguille insolente continue sa course tourne et me retourne les tripes comme les litres de bière dans cet estomac qui depuis trop longtemps ne connaît que la caféine. "Caféine", que je place immédiatement après "Lampadaire", indétrônable. "Caféine, caféine..." N'est-ce pas là un mot délicieux? Pour tenir, pour attendre.


C'est vrai qu'on dit : "C'est beau la vie comme dans les livres"
On rêve de la vivre aussi comme c'est écrit
Mais c'est déjà bien assez compliqué de vivre
On écrit son petit chapitre et ça suffit

Si on insiste, on voit surgir entre les pages
Des sentiments qui poussent pas dans les romans
On n'est pas d'accord sur le choix des personnages
On n'est pour rien dans l'histoire, finalement

C'est vrai qu'on aime s'inventer comme au cinoche
On voit les plans bien découpés comme au ciné
Le scénario se déroule sans anicroche
Quand le mot "fin" s'allume, on n'est pas étonné

Mais on découvre en soulevant un coin de toile
Qu'on a raté la grande scène des amoureux
Qu'on sait pas se faire embrasser sur fond d'étoiles
Qu'on a sommeil et que le rôle est ennuyeux

C'est vrai qu'on pourrait même y croire comme dans le poste
Sûr qu'on pourrait se regarder à la télé
On pourrait tout chanter sans craindre la riposte
Et saluer sans jamais risquer les sifflets

En éteignant, on se sent un peu mal à l'aise
Et si on pleure, ce n'est pas en trois couplets
Sans le play-back on oublie tout jusqu'aux fadaises
On se retrouve avec son cœur au grand complet

C'est vrai qu'on dit : "C'est beau la vie comme chez les autres"
On rêve de vivre aussi bien que les voisins
On écoute facilement les bons apôtres
On admet que nos sentiments ne valent rien

Mais si on veut bien se pencher à la fenêtre
On voit qu'ils regardent tout aussi bien chez nous
Que notre vie leur donne des regrets, peut-être
Qu'on était bien et qu'on n'y pensait pas du tout

Mais, dans la vie, mais dans la vie en vrai
Comme je t'aime, je t'aimerai
Que ce soit de loin ou de près
Ce que j'ai dit, le redirai
Et pour de rire et pour de vrai