lundi 23 mars 2020

"I'm naturally funny because my life is a joke."




- Et bah voilà, confinement!
- C'est l'histoire de ma vie.

Quand le plus surprenant est soudain évidence. Qui aurait cru que je me serais si bien organisée pendant une telle anxiété générale? Sûrement ma scorpionne, elle le sait bien, elle, que nous décidons de notre mort. Et c'est fini, on veut plus crever, on n'a plus vingt ans quoi, foutez-nous la paix et laissez nous vivre, on a changé d'avis. En tous cas moi j'ai plus du tout envie de mourir, traitement stabilisé, faites péter la sérotonine !


J'ai pas grand chose à dire, je ne fais que passer. Si t'as que ça à lire, tu peux rester.
Beaucoup se croient malins à clamer: "Le mal par le mal!" 'Sont tous stupides, le mal n'annule pas le mal, le mal s'ajoute au mal et puis c'est marre. Un marabout, c'est ce qu'il me faudrait tiens, un marabout avec une attestation de déplacement dérogatoire.
Quand t'as une situation de crise à traverser, tu te rends compte que t'as passé ta vie à attendre qu'un Elu vienne te sauver alors que finalement l'Elu, c'est toi.

Tout n'est qu'une question de point de vue, d'interprétation. J'ai rêvé de toi cette nuit, ça faisait hyper longtemps. Tu étais assis sur un trottoir au soleil, et lorsque tu m'as vue, tu a souris et tu as dit :" je t'attendais."
Et c'est tout.  Je dois avouer que même si je n'attends plus rien depuis un moment, ça m'a tout de même fait quelque chose. Une certaine sérénité. Ironique, non? Alors je me suis levée, ai vu qu'il n'était que 9h30, suis allée tirer les rideaux pour laisser place... au soleil.
Chaque fois que ses rayons traversent la pièce, je ne peux m'empêcher de cracher de la fumée, pour dessiner dans la lumière...





Alors il est déjà 11h, et j'enchaine les cigarettes à m'en décrocher l’œsophage. Tu trouves pas ça malin? Ben c'est toujours mieux que de me défoncer la gueule encore une fois dès le matin. Puis je t'emmerde. Tiens je m'en rallume une autre ça te fera la bite.
Ce que je peux être vulgaire quand je suis énervée... Bah ouais mais fait chier aussi, j'me retrouve encore à rêver d'impossible. Mon karma est si mauvais que ça? Tu vas voir que bientôt, j'apprendrai que le karma aussi, c'est des conneries. Génial ! Mais je m'en fous vous savez, parce que mon karma, je compte plus spécialement y travailler non plus.


A présent je suis prête à me battre seule, je n'ai plus besoin d'aide, de sauveur ou encore d'"Elu". Dites pas ça à mon mec, il est ultra susceptible. Il est trop...Bélier. Ironique ça encore, hein? J'lui laisse une chance et vous savez pourquoi? Il est vraiment canon. Superficiel, hein? Voyez ça avec mon ascendant. Quand je n'en pourrai plus, je le pousserai à bout pour qu'il dépasse les limites et je le quitterai. Waw ça fait du bien de l'avouer. Vous me trouvez peut-être horrible? Vous devez être stupides. Tu sais ce que j'aimerais là maintenant, tout de suite? Un gros tata et un mur de son au soleil. Ou du champagne, un énorme saladier de champagne! Au Pérou, avec plein de lamas puis avec toi. Nan, je déconne. On pourrait faire ça ici... Haha. Je ne suis pas folle vous savez... J'ai fait des tests.



Bon ben à défaut de toi et d'une quelconque poudre, mon amie la ganja est là pour moi. Alors je vais aller fumer sous ce soleil de printemps, et regarder ma douleur s'étioler dans sa douce chaleur.
Alors, je pourrai chanter mes aventures, celle du loup qui pleure à la lune, et du chien qui rêve au soleil...






dimanche 1 mars 2020

"Il y a tant de vagues et de fumée qu'on arrive plus à distinguer le blanc du noir, et l'énergie du désespoir."






Hey. Visiblement l'énorme boule d'angoisse qui croît dans mes entrailles suggère qu'il n'est pas facile de revenir ici cette fois-ci.
Ça va vous, et toi? Ah oui, c'est vrai, je m'en fous. J'ai tendance à oublier que j'en ai plus rien à secouer de ta vie. J'ai abandonné, j't'ai oublié, j'ai aucun traumatisme, je n'ai pas augmenté mon dosage, mes raisons de vivre n'ont pas diminuées, la vie est belle et je suis une licorne.
Pathétique. Un soir idéal pour chanter du blues, j'imagine. Tu sais, j'imagine plus aussi bien qu'avant. Imaginer ne me fait plus rêver il faut croire. "Mais qu'est ce qui te fait rêver?!" Ben, rien. Que dalle. Le néant. Qu'est ce que tu ne comprends pas quand je te dis que je suis en dépression? Tu sais je pense que c'est simplement maladif. Quand on y pense, avant certes j'avais quelques rêves et buts dans la vie, mais en étais-je plus heureuse?




Alors c'est ça, la vie? Le temps passe tranquillement et nous ne sommes que spectateurs de nos pertes & désillusions? Faites pas attention, bientôt mon "ajustement" de traitement fera effet et je serais plus agréable. Après tout ce temps à vous sourire à tous et à me cacher pour pleurer comme une vieille serpillère malade, j'avais besoin de bien déprimer ici, chez moi. Avec vous, mes amis, mes psychologues imaginaires, mes amours perdus, ma vérité. Tu sais, la "vérité vraie".

Comment pourrais-je me rappeler la date d'aujourd'hui quand ma mémoire déborde déjà de souvenirs. Des fois je me dis que j'ai trop vécu trop jeune, et que maintenant je n'ai plus qu'à tenir avec quelques miettes saugrenues d'espoir.
Dis-moi, lorsque l'aiguille affiche minuit quarante-huit, penses-tu à moi? Et t'arrive-t-il de t'endormir heureux avec l'envie de vivre pour toujours? Moi parfois, j'y arrive. Chaque fois lorsqu'une dose satisfaisante d'alprazolam imprègne mes veines. Ça compte quand même? Ne me dis pas que tu y arrives à jeun? Si c'est le cas, je te déteste. Et bim je te fous sept ans de malheur dans la gueule. Non mais tu te prends pour qui, à être heureux sans moi? J'arrive pas à croire que ça m'énerve encore, foutue mémoire, j'te déteste aussi ! Et re-bim, prends donc  sept ans de malheur dans la tronche! Et merde... Si cette mémoire m'appartient, est-ce que je ne viens pas à l'instant de me jeter sept ans de malheur...?
 Putain j'suis débile. C'est pour ça que ma vie est nulle? Je sais que j'exagère souvent -toujours-, que mon mec est canon et vraiment plus chouette que tous les autres mec avec lesquels je suis sortie, que mon boulot me plait et que mes amis sont géniaux. Alors qu'est ce qui cloche chez moi? Chaque matin, j'attends que le soir arrive pour qu'enfin la lune se dessine dans la nuit, dans ma nuit.
Le soir en rentrant du travail, je me gare près du canal et marche vers le pont.
Chaque soir je suis épuisée de ma journée, de mon sac à main qui ne cesse de glisser de mon épaule, des voitures qui m'empêchent de traverser, je me traîne en peine vers mon appartement...
Chaque fois, quand mes pieds se posent sur le pont, je m'arrête et je regarde le ciel.
Chaque nuit, elle est là, hypnotique et mystérieuse... la lune.
Et chaque fois que mes yeux croisent sa lumière, le temps est comme mit sur pause et je lui déclare ma flamme.
Peut-être que mon dessein est de n'être qu'un modeste loup pleurant son amour. Peut-être que ce rôle me va si bien que l'on ne me le retire plus? Peut-être que tout est fini, peut-être que je suis morte une fois encore, et qu'ici nous somme devant l'aube d'une autre vie, une vie après la mort.





Un mégot entre les doigts, sur des airs de Karen Dalton... Quand les braisent meurent et que la fumée s'amenuise, alors il est l'heure d'en rouler un autre, d'augmenter le volume sonore et de faire la danse de la méduse.

 Après la fin du monde, on ne fait que danser dans la poussière. 







 





Hey... Si les jours passent vite, le temps est long. Mais aujourd'hui j'ai bien comprit, qu'il se pourrait que je me sois trompée. Je sais, c'est dur à croire, moi aussi j'ai du mal. Mais faut bien croire ce qu'on voit non? Et moi, je vois tout, vous n'avez pas idée.
Aujourd'hui, je ne sais pas si j'attends. Je ne sais plus vraiment pourquoi j'hurle sous les rayons de lune... Je pensais trouver la réponse ici, ce n'est pas le cas, du moins pas encore.
Peut-être qu'il n'y a pas de réponse. Qu'il n'y a que l'instant présent qui compte. Nan on a déjà essayé et c'est de la connerie. "Alors c'est quoi, le futur?" Me fais pas rire j'ai avalé de la fumée de travers! Elle est con celle-là.
On en revient toujours à ce moment là, celui où je choisi la défonce avec ce qu'il y a proximité. L'avantage quand vous êtes sous traitement, c'est que la défonce ne vous abandonne pas totalement une fois le jour levé. Mais tu vois -putain j'avais perdu le fil-  le truc avec le passé, c'est qu'il me donne une folle envie de me détruire un à un les neurones jusqu'à n'être plus qu'une particule parmi les particules. "Particule..." Waw. "Par...ticule... particule." J'adore. Toi par contre, tu commences à me saouler sévère. Dans mon verre à moitié vide, il y a de la place pour de la vodka... Putain tu me donnes envie de boire pour oublier.
C'est décidé je vais recommencer à sortir, quitte à rester vivante, autant prendre du plaisir. "Plaisir..." Shh... Pas ce soir Sheitan, c'est trop tard. Ce soir c'est le cocktail du dimanche, cachets bleus, blancs, roses, et fumée blanche. Une douche bouillante pendant que le mélange monte, avec la musique à en faire trembler les murs. Et paf, merci bonsoir.