dimanche 1 mars 2020

"Il y a tant de vagues et de fumée qu'on arrive plus à distinguer le blanc du noir, et l'énergie du désespoir."






Hey. Visiblement l'énorme boule d'angoisse qui croît dans mes entrailles suggère qu'il n'est pas facile de revenir ici cette fois-ci.
Ça va vous, et toi? Ah oui, c'est vrai, je m'en fous. J'ai tendance à oublier que j'en ai plus rien à secouer de ta vie. J'ai abandonné, j't'ai oublié, j'ai aucun traumatisme, je n'ai pas augmenté mon dosage, mes raisons de vivre n'ont pas diminuées, la vie est belle et je suis une licorne.
Pathétique. Un soir idéal pour chanter du blues, j'imagine. Tu sais, j'imagine plus aussi bien qu'avant. Imaginer ne me fait plus rêver il faut croire. "Mais qu'est ce qui te fait rêver?!" Ben, rien. Que dalle. Le néant. Qu'est ce que tu ne comprends pas quand je te dis que je suis en dépression? Tu sais je pense que c'est simplement maladif. Quand on y pense, avant certes j'avais quelques rêves et buts dans la vie, mais en étais-je plus heureuse?




Alors c'est ça, la vie? Le temps passe tranquillement et nous ne sommes que spectateurs de nos pertes & désillusions? Faites pas attention, bientôt mon "ajustement" de traitement fera effet et je serais plus agréable. Après tout ce temps à vous sourire à tous et à me cacher pour pleurer comme une vieille serpillère malade, j'avais besoin de bien déprimer ici, chez moi. Avec vous, mes amis, mes psychologues imaginaires, mes amours perdus, ma vérité. Tu sais, la "vérité vraie".

Comment pourrais-je me rappeler la date d'aujourd'hui quand ma mémoire déborde déjà de souvenirs. Des fois je me dis que j'ai trop vécu trop jeune, et que maintenant je n'ai plus qu'à tenir avec quelques miettes saugrenues d'espoir.
Dis-moi, lorsque l'aiguille affiche minuit quarante-huit, penses-tu à moi? Et t'arrive-t-il de t'endormir heureux avec l'envie de vivre pour toujours? Moi parfois, j'y arrive. Chaque fois lorsqu'une dose satisfaisante d'alprazolam imprègne mes veines. Ça compte quand même? Ne me dis pas que tu y arrives à jeun? Si c'est le cas, je te déteste. Et bim je te fous sept ans de malheur dans la gueule. Non mais tu te prends pour qui, à être heureux sans moi? J'arrive pas à croire que ça m'énerve encore, foutue mémoire, j'te déteste aussi ! Et re-bim, prends donc  sept ans de malheur dans la tronche! Et merde... Si cette mémoire m'appartient, est-ce que je ne viens pas à l'instant de me jeter sept ans de malheur...?
 Putain j'suis débile. C'est pour ça que ma vie est nulle? Je sais que j'exagère souvent -toujours-, que mon mec est canon et vraiment plus chouette que tous les autres mec avec lesquels je suis sortie, que mon boulot me plait et que mes amis sont géniaux. Alors qu'est ce qui cloche chez moi? Chaque matin, j'attends que le soir arrive pour qu'enfin la lune se dessine dans la nuit, dans ma nuit.
Le soir en rentrant du travail, je me gare près du canal et marche vers le pont.
Chaque soir je suis épuisée de ma journée, de mon sac à main qui ne cesse de glisser de mon épaule, des voitures qui m'empêchent de traverser, je me traîne en peine vers mon appartement...
Chaque fois, quand mes pieds se posent sur le pont, je m'arrête et je regarde le ciel.
Chaque nuit, elle est là, hypnotique et mystérieuse... la lune.
Et chaque fois que mes yeux croisent sa lumière, le temps est comme mit sur pause et je lui déclare ma flamme.
Peut-être que mon dessein est de n'être qu'un modeste loup pleurant son amour. Peut-être que ce rôle me va si bien que l'on ne me le retire plus? Peut-être que tout est fini, peut-être que je suis morte une fois encore, et qu'ici nous somme devant l'aube d'une autre vie, une vie après la mort.





Un mégot entre les doigts, sur des airs de Karen Dalton... Quand les braisent meurent et que la fumée s'amenuise, alors il est l'heure d'en rouler un autre, d'augmenter le volume sonore et de faire la danse de la méduse.

 Après la fin du monde, on ne fait que danser dans la poussière. 







 





Hey... Si les jours passent vite, le temps est long. Mais aujourd'hui j'ai bien comprit, qu'il se pourrait que je me sois trompée. Je sais, c'est dur à croire, moi aussi j'ai du mal. Mais faut bien croire ce qu'on voit non? Et moi, je vois tout, vous n'avez pas idée.
Aujourd'hui, je ne sais pas si j'attends. Je ne sais plus vraiment pourquoi j'hurle sous les rayons de lune... Je pensais trouver la réponse ici, ce n'est pas le cas, du moins pas encore.
Peut-être qu'il n'y a pas de réponse. Qu'il n'y a que l'instant présent qui compte. Nan on a déjà essayé et c'est de la connerie. "Alors c'est quoi, le futur?" Me fais pas rire j'ai avalé de la fumée de travers! Elle est con celle-là.
On en revient toujours à ce moment là, celui où je choisi la défonce avec ce qu'il y a proximité. L'avantage quand vous êtes sous traitement, c'est que la défonce ne vous abandonne pas totalement une fois le jour levé. Mais tu vois -putain j'avais perdu le fil-  le truc avec le passé, c'est qu'il me donne une folle envie de me détruire un à un les neurones jusqu'à n'être plus qu'une particule parmi les particules. "Particule..." Waw. "Par...ticule... particule." J'adore. Toi par contre, tu commences à me saouler sévère. Dans mon verre à moitié vide, il y a de la place pour de la vodka... Putain tu me donnes envie de boire pour oublier.
C'est décidé je vais recommencer à sortir, quitte à rester vivante, autant prendre du plaisir. "Plaisir..." Shh... Pas ce soir Sheitan, c'est trop tard. Ce soir c'est le cocktail du dimanche, cachets bleus, blancs, roses, et fumée blanche. Une douche bouillante pendant que le mélange monte, avec la musique à en faire trembler les murs. Et paf, merci bonsoir.





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire