lundi 4 février 2019

" J'veux un oscar pour tous les films que j'me suis fait dans la tête."





- J'en ai un mal de bide affreux de revenir ici. Sur les lieux du crime. Et mal au crâne aussi.
- T'arrêteras peut-être d'écrire dans ta tête à longueur de journée, un vrai roman ici.
- Tout a soudain un goût de cendre...
- Tu bouffes ton joint là, retourne le avant de l'allumer, vieille folle.


J'vous jure que j'essaie. Si, un peu. Beaucoup même je trouve. La vérité, oui mais laquelle? J'en connais plein, y'en a même qui se contredisent. Bitches.
Vous pouvez pas savoir comme je suis en colère depuis quelques jours. J'en sais rien, j'ai dû mal digérer un truc.  En ce moment j'ai l'horrible sentiment que le monde tourne sans moi. Je crois que c'est ça, ça qui me déchire les entrailles. Ou alors je suis enceinte d'un démon, qu'est ce que j'en sais après tout, j'suis pas médecin, j'suis pharmacienne. Si, y'a équivalence. D'ailleurs d'après les symptômes, je souffre de l'arrivée du Bélier qui grandit en moi.

- Ah mais c'est ça, le démon dans mon bide!
- Ok Christine Haas...

Ou j'ai besoin d'attention, j'sais pas. On a jamais bien su...On a deux-trois problèmes à régler... Deux-trois névroses ...indélébiles. "Indélébile", il est pas trop naze ce mot sérieux? "indélébile", ridicule lui, t'as forcément l'air con en le disant.
 Preuve qu'en ce moment je vois tout en noir, d'habitude je m'arrête sur des mots incroyables, "Lampadaire", "Coton-tige", "Zigwigwi", "Caféine"... Et me voilà polluée par des mots comme "indélébile". Putain quel connard, ce mot.
P'tet qu'à aller une fois par mois raconter ma vie a une étrangère, ça m'a fait réaliser que tout ça, ben c'est bien réel. Je veux dire, ma dépression, ma haine, ma peur de ne pas tenir. Parce que parfois, je suis simplement fatiguée de vivre. J'me rend compte,  d'à quel point je vis dans un monde parallèle tout en ayant les pieds sur terre. J'sais pas si tu comprends toi, les deux mondes. Les vrais.
A chaque fois que j'écris, j'ai 8 ans et je pleure, et puis je m'énerve, et je ris. C'est grave docteur?
J'dois avoir l'air folle, comme d'habitude. Ça t'attire ou te repousse, une chance sur deux.

Pas de calmants, calmants, calmants... ♫



 Plus de larmes dans le corps
Plus de larmes dans la machine

Chaque jour une nouvelle cascade
J'aurais dû demander une doublure
Y'a que dans mes cauchemars que je cours plus
J'ai beaucoup moins de rêves, je suis beaucoup plus vieux 


Proche de mes démons
Je pourrais presque leur donner des prénoms

Je me détruis je sais même plus si c'est mal
Ma morale et mes désirs s'emmêlent 


Comme mes idoles préférées j'ai faim de scène
Faim d'alcool, faim de gloire, faim de sexe
J'idéalise trop les rock stars parfois j'ai
Peur de vouloir rejoindre le club des 27 


Je viens d'enchaîner 16 interviews dans la même journée
Je sais même plus comment je m'appelle
Cœur défectueux je survis sans
Aucun rêve ne sera jamais suff‌isant


Si j'ai plus d'étoiles dans les yeux
C'est pour mieux voir venir le vide
Tu veux savoir comment je vis?


Plus de larmes dans le corps
Plus de larmes dans la machine


Saut de l'ange dans le système, ensemble
On a maquillé la tristesse, ensemble
On a pris la drogue anti-stress, ensemble
Toujours mal à l'aise dans les fêtes dans les bars
C'est pas mieux quand je m'enferme sans ler-par
Je donne même pas les quelques nouvelles qu'on me demande, seul
Rideaux noirs dans l'appartement, seul
Je veux pas voir qu'on est demain, seul

 Je suis devenu fort en psycho en rassurant
Ma mère dans la cuisine jusqu'à 4 heures
Elle me parle toujours des même histoires
De famille atroces je les connais toutes déjà par cœur
Je reste comme une personne addict ce
Monde est un sauna dis-moi le suicide me sauvera-il
Je partirai avec la même tête que Kitano dans Sonatine


Plus de larmes dans le corps
Plus de larmes dans la machine

 


 Alors me voilà, au point de départ. 26 ans je me retrouve encore à cracher ma fumée face au miroir, avec mes propres yeux qui me fixent, éclatés... Quand je me regarde déchirée dans le miroir, j'ai envie de faire l'amour avec mon reflet, pas toi? Ca me fait vraiment plaisir qu'on parle enfin, tu sais. Certains diront que ça ne compte pas, que c'est dans ma tête, mais c'est faux. Ici, le moindre détail a son importance. La vérité dans les détails. Et puis, si on est logique, t'es à ta place, dans ma tête. Alors, cette page n'en ait simplement que le pont, une sorte de passage secret. Ce qu'il y a derrière? J'en sais rien, t'as qu'a regarder.
 Je disais -c'est incroyable comme je peux m'éparpiller!-, je sens de plus en plus mon côté Bélier. Genre ça y est, je sais qu'il est là. J'aime mieux le gens, parce qu'ils ont utiles, souvent divertissants. Du délire. Ce besoin, non plus de maitrîser les choses comme avant, mais de les dominer. "Domination" Brrr j'en ai des frissons... J'me sens invincible devant la race humaine, une vraie connasse, mais en gentille. Malgré mon terrible chaos émotionnel, je ne me suis jamais trouvée aussi classe.



 



Bon je vous laisse, l'heure tourne et j'ai des fajitas et des crêpes à faire. La bouffe, mon amie devant L’Éternel. Et je pèse mes mots, avec ma délicatesse légendaire. Tu me crois si je te dit que Christelle a accouché? J'vous raconte pas les turbulences dans ma tête. Faut que j'en parle à Lucille. Lucille, c'est ma psy, elle est taureau je crois. J'lui ai montré mes dessins, et j'ai aimé ce que j'ai vu dans ses yeux. Elle est intelligente et intéressée, elle me plait. 
En tous cas, si vous existez, j'espère que vous allez bien. Et même si je l'aime bien, jamais une psy réelle ne vous arrivera a la cheville, psychanalystes imaginaires.

- C'est ça soyez heureux dans votre belle vie, sans moi...
- Oh mais c'est pas vrai, tu peux pas être sympa deux minutes? 
- C'est p'tet la lune.
- Ça ne peut pas toujours être la lune. 
- J'te jure, j'sais pas ce que je lui ai fait!
- T'es incroyable...
- Merci. 





Adieu, nous nous reverrons bientôt.