lundi 1 juin 2020

“Dans la solitude nocturne, vous voyez passer les mêmes fantômes. Comme la nuit s'agrandit quand les rêves se fiancent.”


Si vous connaissez un bon marchand de sable, je suis preneuse.
1h48, va pas me faire croire que je suis au bon endroit au bon moment, cet instant n'a rien de bon.
J'ai l'impression d'être un cas désespéré ou alors j'ai vraiment pas de chance. Aujourd'hui il a remplacé notre marathon Breaking Bad par une cuite avec ses "potes".
"Je rentre pas tard". On doit pas avoir la même définition. J'en ai marre. Marre qu'on me stresse tout le temps comme ça. Ça vient peut-être de moi, j'attire les mauvais, pendant que les bons se barrent. Faut que je parle à un psy de mon sado-masochisme psychologique avant de me retrouver à chercher une porcherie.
A ce train là, ce n'est plus un marchand de sable qu'il me faut, c'est un infirmier et une bonne injection de morphine.
Dire qu'il y a 48h (sérieux on n'est jamais tranquille) j'avais la gueule dans la poudreuse. Après avoir mangé le plastique et léché la table, j'me suis fait une raison : y'avait plus rien.
Le dernier alprazolam entre mes doigts, je savais d'ores et déjà que ça ne suffirait pas. Dans un élan de panique, je l'ai avalé, suivi d'un prazepam et d'1/4 de litre de vodka pure. S'achever, vite, par tous les moyens, sauf que ce soir les moyens sont faibles. Je me suis mise à fumer, vite, pour ne plus penser, pour ne plus souffrir.
J'ai tout vomi.
Après quatre heures de souffrance cérébrale intense, je me suis finalement endormie avec un morceau de sucre sous la langue, en bad-trip jusqu’à la dernière seconde.
 Alors ouais, j'ai toujours un tout petit problème quant à ma capacité à supporter le retour de ce voyage. Tout ça pour dire que je trouve injuste qu'un de mes rares plaisirs de la saison me plonge ainsi en Enfer, comme si je l'avais bien cherché, après tout. C'est ce que tu penses, vraiment? Ou bien attends-tu que j'explose à coup de godasse la fourmilière? Parce que des chaussures, j'en ai plein, y'en a de partout dans cet appart!
Si seulement au lieu de vendre des pompes, j'avais fait médecine...  Je danserais déjà avec Morphée et ses prophéties, une perf' plantée dans l'avant-bras.
Si vous connaissez un bon psy, je suis preneuse.






Bon ben voilà, j'imagine que j'ai extériorisé quelques démons ce soir.
Portée par la mélodie d'Habibi, mes muscles se relâchent, quelques notes de plus et mes yeux roulent sous mes paupières... La Voix de Tamino me caresse l'âme comme une berceuse, tendre et réconfortante.
Après tout, demain ne peut qu'être mieux qu'aujourd'hui.
N'empêche, si je connaissais un marchand de sable, je l'épouserais sur-le-champ.






Si je ferme les yeux, les rouvrirai-je dans un autre monde? les nuits s'enchaînent et sont peuplées de monstres tous plus tordus les uns que les autres... Vais-je devoir encore me battre et m'enfuir? Oh ne croyez pas que je demande la Lune, ce que je voudrais, au plus profond de moi-même...
C'est ouvrir les yeux et me découvrir à cheval dans une pairie sans fin, gravissant des montagnes, traversant les rivières, galopant à travers les plaines, encore et encore...