lundi 14 novembre 2016

“La lune est pleine et on ne sait pas qui l'a mise dans cet état.”




"Est ce que je peux te dire un secret? Ça fait trois jours que je n'ai pas dormi. J'en suis à 200 milligrammes. Mais ça n'est pas un secret. Il est parti. Tu comprends? Il est parti. C'était si simple. Je suis plus conscient de ce qui m'entoure. Je suis plus concentré. Je suis à bloc."


Court-circuits. Trois jours tranquille, et la revoilà. La descente était à prévoir, ce n'est pas une excuse, je sais bien. Mais elle insiste, m'obsède, m'envahit. Qu'as-tu donc à me dire vieille folle? Y aurait-il un énième déni inconscient planqué sous tes remarques?
Pendant qu'une jolie brune recouvre de cire mes parties intimes, une larme s’échappe.
- Ça vous va, la température? 
- Oui. 
 C'est brûlant, c'est parfait. La douleur ne permet-elle pas de se sentir vivant? D'ordinaire, oui.
Suis encore vivante? Suis morte? Si oui, depuis combien de temps?
Me faudrait-il une réelle thérapie?
- N'y pense même pas, s'ils ne nous internent pas, il nous remettrons sous traitement.
Oui et puis lorsque mon sang sera débarrassé des vieux démons, tout ira mieux.
Vas-y, arrache donc lentement les bandes que je souffre un peu, que je revienne sur terre. Pourquoi diable ne suis-je pas tombée sur la sadique habituelle?

Sur le trajet du retour, les gens me fixent. Si. Un homme aux cheveux ébouriffés et le corps recouvert de peinture blanche m'observe de loin. Que veut-il? Il me fixe encore, ne détourne pas le regard. Ai-je l'air plus folle que lui? J'aurais du regarder devant moi, une vieille dame me bouscule et un bus manque de m'écraser. Le 57. Est-ce un signe? Mais alors lequel? Ce bus représente mon conflit intérieur, ses souvenirs m'amènent à Sheitan comme à mon verseau. Il me faut de la lumière, vite.
Sur ma gauche, un petit effronté s'est amusé à coller des "666" sur chacun des lampadaires. Connard.



Tous les hommes sont-ils des connards? Il va falloir que je lui demande ce soir, que j'ai des couilles. Qu'il me dise ce que je représente pour lui, s'il n'y a que moi qui me projette. Que je sache si mon ascendant m'entraine dans un mur en continuant une relation avec un homme qui ne ressent rien pour moi ou bien si c'est le scorpion autodestructeur qui psychote à nouveau. J'ai peur de la réponse. Et s'il me répondait que je suis la seule à rêver d'un avenir? Vous imaginez le bordel? Est-ce que je couche avec lui avant de lui poser la question au cas où ça soit la dernière fois? On y pense jamais assez. Et moi j'y pense sûrement trop. Il me faut de la lumière. Mais le soleil est bien loin derrière cette immense couche de ciel gris qui me glace le sang. Tandis qu'elle se rapproche, que dis-je, elle est déjà là, je peux sentir sa puissance légendaire. Vous saviez que la dernière fois qu'elle s'est montrée, c'était en 1948? Comment savoir si je suis dingue? Je suis dingue. J'ai l'impression d'être Mr Robot. J'ai peur mes amis, j'ai peur du changement qu'elle amène. Mais je me prépare au cas où, j'assure mes arrières. Si j'ai du courage ce soir, nous seront fixés. En attendant, on respire, on boit un verre, on va chercher l'argent du bar et on respire lentement, encore et encore, jusqu'à ce que le palpitant s'apaise. Puis comme on n'est jamais à l'abri de soi-même, quelques cachets roses ne seront pas de trop dans mon sac.
 Tu as remarqué comme aujourd'hui tout n'est que mouvement? Regarde, mieux que ça. Tout se meut d'une manière étrange, tout est si... Lunaire. Il n'y a jamais eu de hasard, penses-y.
“Mieux vaut s’accommoder des choses ou les briser que de pleurer à la lune.”



Je lance un appel aux anges, pour un coup de pouce. 
J'ai peur de la Lune. 



"Il y a une parenté entre nous je suis fou comme la lune, et vous êtes belle comme le soleil. "


jeudi 3 novembre 2016

"N'oubliez pas d'être un peu fêlé pour faire passer la lumière."



Il y a quelques heures, j'ai traversé le pont près de chez moi, et j'me suis dit : pourquoi pas maintenant, comme ça, d'un coup, l'air de rien?
- Il fait encore jour puis y'a du monde partout.
- Justement, c'est parfait, pour un côté théâtral.
- T'auras jamais les couilles, pas même de monter sur le rebord.
-Regarde.
Au bord du vide, ironiquement à la merci de l'équilibre, au sens propre, je tourne le dos aux passants qui m'observent, déstabilisés, ralentissant sans s'arrêter. Je relâche mes paupières, puis un à un les muscles de mon corps épuisé. Cet instant absurde m'appartient, il est réel, il est à moi. J'ouvre les yeux pour le confirmer et plonge mon regard dans ce canal à la lourde symbolique. L'eau n'est pas trouble et noire comme je l'aurais pensé, comme le sont mes pensées d'ailleurs, non, loin de là et c'est assez magique. C'est magique car j'ai sous les yeux le reflet du ciel, un immense ciel bleu parsemé de quelques nuages désinvoltes. 
-Regarde.



Est-ce qu'inconsciemment je ne foutrais pas tout en l'air encore et encore? Suis-je condamnée à frôler cette sérénité qui me fait tant saliver? Tu sais, j'ai toujours pas craqué, et ce ne sont pas les propositions de débauche qui manquent, j'en suis littéralement cernée. Et c'est facile, vraiment, lorsqu'on se sent bien, je te le promets. Mais cette semaine, les temps se gâtent, Sheitan me tanne de loin. Et tu sais pourquoi? Ben comme d'habitude, je ne vais rien t'apprendre ou alors tu n'as jamais rien comprit, quand je dis toi, c'est vous tous, c'est finalement personne.

Putain j'ai envie de foutre ma gueule dans un immense saladier. Et puis je vous emmerde, vous qui jugez sans avoir idée de ce que je ressens sans être vous-même capables de contrôler vos pulsions démoniaques. J'vous emmerde mais alors, du fond du cœur. Parce qu'il est là le problème, au fond, bien au fond de mon putain de palpitant de merde qui se maintient coûte que coûte depuis ce 14 juin 2011, sans compter les autres, ces jours de merde, ces mois, ces années à se faire piétiner.
On est là pour apprendre de nos erreurs et évoluer, non? Alors j'ai voulu ne pas refaire cette erreur, celle de me renfermer dans ma boîte intérieure en sécurité devant mes sentiments, en me disant que de toute manière, c'était si fort que ça se voyait à des années lumière.
Après une semaine à me torturer le crâne dans tous les sens possibles et imaginables, à prendre en compte les risques, les conséquences. A remettre en cause ma sincérité, jusqu'à en être certaine.
Alors lundi, j'lui ai dit. Et à jeun s'il vous plait. J'lui ai fait le cadeau que je n'avais plus réussi à faire depuis toutes ces années. Ces trois mots lourds de sens, d'autant plus vu mes névroses. Savez-vous ce qu'il m'a répondu? Bah qu'est ce qu'il t'arrive? Sérieusement? Ce qu'il m'arrive? Ben j'suis tarée et suicidaire, alors j'm'emballe. Puis comme j'suis masochiste à souhait sa réponse est parfaite! Bordel. Y'a des jours où la vie c'est quand même sacrément de la merde.
Alors oui, c'est trop tôt peut-être, peut-être que le tact n'est pas son fort, peut-être que ce n'est rien mais tu vois, comme tout ne tient qu'à un fil, j'ai presque envie de le quitter, pour qu'il comprenne. Puis aussi parce que j'ai l'impression qu'il va s'enfuir, il n'aurait peut-être pas tord, parce que je suis dingue, que je veux tout ou rien. Quelqu'un va t'il finir par comprendre le merdier qu'est le scorpion ou merde? L'excès, tu connais? La passion, la puissance et l'affreuse sensibilité? L'intensité qui pourrait te rendre heureux comme te péter à la gueule? Putain de bombe à retardement.
Je vous le dit, celui-ci sera le dernier, je n'aurai plus la force pour une autre histoire ensuite, je suis déjà presque morte. Mais s'il me fait  du mal, d'une manière ou d'une autre, s'il se moque de mon âme alors, je vous jure que cette fois je ne me retiendrai pas. Je me vengerai, je détruirai sa vie et tout ce auquel il tient. Il prendra pour tous les autres, pour la liste absolument exhaustive de toutes mes désillusions et autres arnaques.
M'enfin bon, en attendant, mis à part cet exploit impromptu de jouer avec mes pathologies, il est assez parfait. Puis comment pourrait-il comprendre sans savoir? Alors peut-être qu'un jour, je lui raconterai mon histoire, la vraie, celle qui n'existe pas. Seules preuves, mes souvenirs.



On parle du loup, on voit sa queue puisqu'il a frappé à ma porte à l'improviste. M'enfin sa queue, pas ce soir puisqu'il ne faisait que passer, on va pas commencer à psychoter, s'il veut être seul, qu'il le soit après tout ce soir, ça m'arrange presque. Ce soir ma peine est immense, mais finalement il n'y est pas pour grand chose, appelons un chat un chat. Faudrait pas qu'il le sente et c'est pas passé très loin, qu'il me demande, ce que j'ai dans les yeux ce soir, qu'il le comprenne, que ce soir, je ne suis pas là.
On calme la haine du scorpion et la dureté du bélier -et bordel j'en suis encerclée va falloir qu'on en parle lors de la prochaine séance- et on boit un verre pour décompresser. Puis deux. Puis trois. Puis mille par ce que je ne suis pas du tout excessive et que je fais encore ce que je veux. Et quand bien même je me retrouverai comme en début de semaine à vomir mes tripes -version jet bien sûr, question d'habitude-, dans les chiottes des flics où je travaille -junkie style !- On s'en fout, ça compte pas, c'est légal.




Dans trois jours, j'ai vingt quatre ans puis fois deux ça fait un beau 48.

- Tu te rappelles, de ces nuits blanches, coupées du monde, où plus rien d'autre ne comptait que cet instant, éternité éphémère? 
- Mais merde je ne fume plus, tu ne devrais pas me lâcher, vieille folle? Puis le parallèle est ridicule et déplacé et surtout m'emmerde. Et arrête avec ces oxymores, ça réveille ma petite voix.
- Parce que je ne suis pas la seule?
- Laisse moi parler de toi à la troisième personne, j'ai besoin de prendre du recul.

"Bonjour mon ami. Mon ami? C'est nul. Peut-être que je devrais te donner un nom. Je suis sur un terrain glissant, tu es juste dans ma tête. N'oublions jamais ça. Merde. Voilà que je parle à une personne imaginaire. Ce que je vais te raconter est top secret. "

- Peut-être que ça n'a rien à voir.
- Balivernes.
- Peut-être que c'est toi qui m'appelles, pour ne pas être seule.
- Parce qu'il n'y a que toi qui  me connaisses réellement?
- Qui d'autre?

"Je ressens la sensation. Combattre ou abandonner. C'est constant. Je devrais juste choisir. Moi, Elliot Alderson, abandonne. Je suis la peur. Je suis anxieux, terrorisé, paniqué. "




 Je suis une putain de machine de guerre qui n'a pas dormi depuis trois semaines sans rien se foutre dans le pif bordel. Une putain de machine remplie d'amour et vous allez tous en bouffer ou bien je vous zigouillerai un à un, je m'en fous, je suis dingue. Je vais combattre.
So don't play with me, 'cause you're playing with fire...




 I fall asleep in my own tears
I cry for the the world, for everyone
And I built a boat to float in
I'm floating away

I can't recall last time I opened my eyes to see the world as beautiful
And I built a cage to hide in
I'm hiding, I'm trying to battle the night...

Let love conquer your mind
Warrior, warrior
Just reach out for the light
Warrior, warrior
I am a-yeah-yeah-yeah-yeah
Warrior, warrior
I am a-yeah-yeah-yeah-yeah
Warrior, warrior of love...

I stand behind the wall of people and thoughts, mind controlling
And I hold a sword to guide me
I'm fighting my way...

I can't recall last time I opened my eyes to see the world as beautiful
And I built a cage to hide in
I'm hiding, I'm trying to battle the night...

Let love conquer your mind
Warrior, warrior
Just reach out for the light
Warrior, warrior
I am a-yeah-yeah-yeah-yeah
Warrior, warrior
I am a-yeah-yeah-yeah-yeah
Warrior, warrior of love!

Underneath darkened sky
There's a light kept alive

Let love conquer your mind
Warrior, warrior
Just reach out for the light
Warrior, warrior
I am a-yeah-yeah-yeah-yeah
Warrior, warrior
I am a-yeah-yeah-yeah-yeah
Warrior, warrior of love...
Warrior of love!
Warrior of love!