lundi 9 janvier 2017

"Entre passion et mauvaise conscience, comment faire de la vie un rêve joyeux malgré la folie?"



- Bonsoir Solitude, bonsoir Yulia.
- Elle ne te répondra pas.
- Mais qui es-tu réellement?
- Pas elle.


18h14, pas besoin de tirer le 48 par les cheveux pour le voir ou vous êtes de mauvaise foi.
Je viens de rentrer chez moi, après une semaine passée à regarder l'être que j'aime le plus sur Terre mourir. C'est étrange la vie, non? Ça vous donne de l'or avant de vous le reprendre. L'Ankou ne l'a pas encore eu, c'est une question de temps. Ce temps qui ne se gène pas pour passer comme bon lui semble comme à son habitude. Le temps m'emmerde. Il m'emmerde mais me pousse à agir, à dire ce que j'ai sur le cœur avant qu'il ne soit trop tard. Alors je lui ai dit à mon Pape, à quel point je l'aimais. Je le lui ai écrit. Résolution de 2017, dire à tous ce que je pense. J'ai même fait un câlin à ma mère. J'essaie d'être plus tactile, plus humaine.
Samedi Sheitan m'a tannée d'une manière originale, en me mettant un chanteur au sex-appeal incroyable sous le nez (il a toujours cette fâcheuse tendance à me mettre des choses sous le nez). Figurez-vous que je lui ai tapé dans l’œil, à ce joli rockeur, mes aïeux, quel test pour mon couple! Et ce n'est pas fini, il va probablement venir jouer dans le bar où je travaille. Vous le verriez, un cliché de ce qui me fait fantasmer, et qui me drague en plus. Je le perturbe, s'il savait comme j'avais envie de le dévorer. Mais j'ai résisté à la tentation, Dieu que j'en suis fière. Vous pourrez tout me reprocher, mais il est clair que vous ne trouverez jamais plus loyale que ma personne. Mon ascendant Bélier m'en veut de ne pas avoir craqué, et boude dans ma... mâchoire? Bizarre. T'inquiète pas ma p'tite brebis -oui maintenant on se donne des petits noms-, il est en tête de liste si on se fait larguer.



Dans le covoiturage du retour, (non je n'ai toujours pas récupéré ma voiture que j'ai évidemment baptisée Giullietta, parce qu'elle est faite de la même matière que les rêves), en demi sommeil, il a suffit d'une chanson pour réveiller ce petit creux dans mon palpitant. On dit la vérité en 2017, rien que la vérité? Et par où commencer? J'ai souvent l'impression de ne faire que mentir. A moi, à vous. Seule ma voix intérieure -qui du coup n'est pas Yulia- connait la vérité. Lorsque je laisse mes pensées défiler, elle m'en dévoile les secrets. Des secrets que je préfèrerais parfois ne pas connaître. Mais rien à faire, quand elle parvient à se faufiler à travers mes pensées, c'est un calvaire de la stopper. C'est à la fois insupportable et addictif, une vraie saloperie. Personne ne sait, ce qu'elle cache, pas même S'plinn qui pourtant ne répèterait rien. Je n'assume pas tout.  Parfois je me dis que je devrais en parler à mes confidents, mais je change d'avis, me disant que cela doit se voir gros comme une maison. Mais non, l'expérience à prouvé que j'étais un bloc de pierre, personne ne s'en doute, dit ma voix. Je suis plus que bien entourée, mais personne ne sait, non.
Personne ne sait comme je me sens seule.
Personne ne sait comme ce que je cache me ronge inconsciemment de l'intérieur.
Personne ne sait parce que personne ne pourrait comprendre.





Je ne saurais même pas l'expliquer. Par où commencer, dans quel ordre placer mes sentiments, quels sont-ils d'ailleurs? Où ça mène et à quoi bon? Ce qui n'a plus d’intérêt direct ne me concerne plus, le bélier grandit en moi et fait le tri dans les méandres de mon labyrinthe cérébral. Et demain, je dois aller prendre rendez-vous chez une psy toxicologue.

- Qu'est ce qu'on va lui dire?
- La vérité.
- Laquelle?



"Bien sur que je ne me livre pas, je suis malade, je suis givrée. Tu te rappelles l’autre jour quand tu m’as dit que j’avais du vomis sur moi, j’ai pleuré dix minutes et je pleure encore toutes les demi heures en y repensant. Je suis bourrée de complexes. J’ai des crises de panique, je suis claustrophobe, hydrophobe, phobiphobe, je parle toute seule, je parle à mon chat, je parle à 3 psychiatres différents pour leur dire que souvent mon chat me répond avec la voix de ma mère, et hier encore quand cette espèce de pétasse d’infirmière t’a tendu cette paire de gants en latex, j’ai failli tuer un patient que j’étais en train de recoudre parce que je n’arrêtais pas de vous imaginer en train de faire l’amour sur une pile de steaks. Pourquoi une pile de steaks ? Parce que mon père a trompé ma mère avec la bouchère. Ça y’est je viens de t’en donner la preuve, je ne suis pas nette. Voilà, je me suis livrée, ça te plaît ?"

C'est une réalité, j'ai des problème de... réalité. Oui, d'imaginaire surtout, ne me brusquez pas, je n'sais pas encore si je vais en parler ou pas. Parfois j'ai le sentiment que Sheitan pleure en me regardant partir. Je sais que c'est impossible. Parce qu'il s'en fout principalement, mais ce n'est qu'une supposition. T'as des séquelles toi? Moi, plein. Je te parle comme si t'existais pas, je le fais régulièrement, ça fait partie du problème. Et toi, tu pleures mon absence? Bien sûr que non. Et merde je recommence. Le séroplex fait son effet et me fait parler, j'avais oublié cet effet secondaire. Et je crois que j'ai de la fièvre, sûrement la grande sinusite de la nouvelle année.



Je crois que j'ai trop d'amour en moi. C'est de pire en pire en m'écartant de Belzébuth et c'est intenable. J'aime trop de gens, faiblesses supplémentaires. Rajoutez avec ça que ceux que j'ai aimé un jour, je les aimerai toujours. Ça fait du monde, et certains prennent plus de place que d'autres. Genre toi. Et pourtant je ne peux pas culpabiliser, l'amour que je ressens pour mon verseau est bien réel. Alors j'imagine que c'est l'amitié qui me manque chez les absents. "Au cimetière de nos rêves, tant de tombes à fleurir..." Oui bon, à dire vrai y'en a qu'un qui me manque vraiment, ça n'est un secret pour personne. Ah, si, c'est un secret pour tout le monde.

 “On confond facilement l'amour de la vérité et l'amour de sa propre vérité, c'est-à-dire l'amour-propre, réducteur de vérité.”



 Tu as toujours été mon secret, depuis le début, depuis plusieurs vies je pense. La période où l'on ne se voyais plus, j'avais déjà ressenti cette solitude particulière. Qui ne se sentirait pas seul sans son ami imaginaire? Question de logique, dans le crâne d'un fou. Je pense à toi de temps en temps, tous les jours peut-être, là n'est pas la question. Et c'est pas faute de t'avoir foutu dans une boîte, mais tu n'as jamais voulu tenir dedans, c'est pas aujourd'hui que ça va changer. J'ai pourtant jeté le Diplomatico dans un geste solennel, j'ai brûlé ton caleçon au lance-flamme à la pleine lune (j'ai fait une vidéo souvenir, parce que je suis dingue) et j'ai même fait le rituel des petits bonhommes et des fils coupés. Avec un fiiiiiil. Nan, avec Georges. En écrivant ces lignes je rallume Sacha avec Willy. Et tu vois, c'est ça, qui me manque réellement. La télépathie, la vision du monde, des humains... Les yeux roulant sous nos paupières lorsqu'on recrachait cette fumée démoniaque. Et ce n'est pas la fumée qui me manque, c'est regarder le plaisir illuminer ton visage. Ces soirées pleines de gens où finalement il n'y avait que nous. Bordel ce que tu m'as manqué au nouvel an, comme je t'ai inconsciemment cherché du regard, avec chaque fois la déception que tu ne sois pas à m'observer dans un coin. Et maintenant je m'apprête à perdre mon grand-père, le seul que j'aimais plus que toi. 2017 ne ressemble en rien aux autres, et pour la première fois, je n'ai pas de slogan. Je n'ai pas fait d'effort pour en trouver un, j'en avais pas le cœur. Peut-être que je devrais. "2017, ne sera pas dans que dans ta tête!" Merde, ça sonne presque bien. Adopté. Une année dans la réalité, la première d'une vie.

Je ne sais pas si je te manques suffisamment pour que tu parcoures ces paragraphes. Je me posais la question avant aussi, avant de comprendre que non. Tout ce que j'aurais pu dire alors! Et aujourd'hui, le fais-tu? J'aime avoir le doute autant que cela m'insupporte. Et ce n'est pas sans rappeler ce que j'avais écrit un jour, si tu as eu l'intention de parcourir ces lignes, c'est cadeau pour ton égo. Et une chanson attire mon attention, le hasard qui lance youtube sur une chanson de Colin Hay : "Me & my imaginary friend". Vérité-chanson? Foutues coïncidences qui font des trous dans une tête qui en contient déjà assez pour servir de passoire. Moitié-morte depuis ton départ, je suis un zombie en reconstruction. Une preuve que plus rien n'a de sens? Les post-its avec toutes mes petites notes sont en totale anarchie sur mon bureau d'ordinateur. Elle est loin la belle symétrie!
Malgré les pires dégâts envisageables sur mon palpitant et ma folie, j'espère que tu vas bien, là-bas sur ton île qui me vole encore une fois un morceau de cœur. Je sais que nous nous reverrons. Une chose est sûre, cet instant où je croiserai à nouveau tes yeux et y verrai mon âme sera indescriptible. Hors du temps. Ce foutu temps qui passe, et dans sa course folle, repasse, encore et toujours.

 “La vérité légendaire est d'une autre nature que la vérité historique. 
La vérité légendaire, c'est l'invention ayant pour résultat la réalité.”




You never sleep, and you never go home
My secrets you keep, I'm never alone
We're joined at the hip and this I comprehend
We'll be together 'til the end, me and my imaginary friend

You never tell me, what I have to do
We can sit in silence, or visit the zoo
We know what is real, and what is pretend
Together 'till the bitter end, me and my imaginary friend

You don't have to pay an arm and a leg
Conjure them up inside your own head
Short and tall, fat or thin
Open the door, invite them in
Hello how are you, how you been?

So now you have someone, someone to love
A gift from yourself, a gift from above
If you're dining alone, get a table for two
We can talk our faces blue, 'bout all the things that we've been through

Together forever
'Till the credits end

Me and my imaginary friend




- La vérité, ça fait un bien fou.
- Alors, on les lui dira toutes.

"J'adore ce moment... En fait j'aime tellement ce moment que je crois que je vais l'inviter à sortir, et si tout se passe bien on fondera peut-être une famille et on aura tout un tas de bébés."


 I knew this piece of string
Ties us together
But will it ever break in two

I don't believe what they say is true
That nothing lives forever
But I keep asking you

How long will it last
Now the dye is cast
Does this love have to fade away 

How long will it last

When you walk into the room
My whole world gets brighter
And with a smile you wash my fears away

But that old familiar tune
Walks in behind her
And then she sings to you

How long will it last
Now the spell is cast
Does this love have to fade away
How long will it last
I used to think that nothing really matters
I could turn my head and walk away
There's no crystal ball
Long ago it shattered
Leaving only echos in the hall

Here we are again
Another day is over
An so we kiss the sun goodnight

And all we really know
Is what we believe in
We may be wrong, we may be right
 
How long will it last 
Will the feeling pass
Does this love have to fade away
How long will it last?