samedi 9 avril 2016

"Mes mains dessinent dans le soir la forme d'un espoir qui ressemble à ton corps."





Hola.
 Je n'ai toujours pas dormi et par conséquent nous sommes encore le 8 avril. 48 déguisé s'ajoutant aux quarante-huit ans de mon père, comme s'il n'y avait plus de place pour le hasard...
"Hola..."
 Les jours défilent et je me languis de ton sourire. "Toi". Toi qui a par je ne sais quel miracle, prit le dessus sur tout le reste. Tant de choses à raconter ici mais plus rien d'autre ne m'importe. Un bon mois est passé et pourtant mes narines se voient encore hypnotisées par ton parfum. Je me souviens de mes aller-retours dans le vestiaire à renifler ce pull inconnu, enivrée par cette odeur qui s'est ensuite avérée être la tienne, et ce pull un de tes grigris porte-bonheur.
Bleu de Chanel, qui a su conquérir mon odorat comme aucune poudre n'a pu le faire auparavant. Je me rappelle le son de ta voix, celui ton rire, ce mordillement de lèvre récurrent puisqu’à chacun des  moments de complicité tu ne pouvais le retenir. Tes yeux faisant chavirer inconsciemment mon âme... Comme en quelques heures, nous nous sommes devinés, comme en seulement quelques jours, nous nous sommes compris. Comme l'on a inexplicablement été attirés l'un vers l'autre et sommes devenus dès les premières secondes inséparables. Cette nuit où nous avons bravé un à un les interdits, adrénaline, confidences et fous rires, avant qu'au petit matin, tu me surprennes une fois encore en mettant cette chanson de Brel, "Tu entends, la beauté de ses paroles..?", avant de t'endormir sur mon épaule... Et comme chacune des nuits blanches que nous avons passées ensemble -c'est à dire chaque soir-, nous nous endormions en discutant, pipelettes éparpillées que seul le sommeil finissait par rendre silencieuses.
De toutes mes chaussettes, c'est la tienne, -accrochée face à moi à cette poignée de porte qui fait office de séchoir-, ma préférée.


Déjà deux semaines sans nouvelles alors que nos retrouvailles se projetaient concrètement. Qu'a bien pu encore trouver la vie pour empêcher cette réunion qui semblait tout droit sortie d'un conte de fée? Alors que j'accumule les espoirs offerts par vérité-chêvre, vérité-playlist-du-boulot, vérité-livre, et moult pile ou face... Tous me confortent dans l'idée que nous nous reverrons. Même l'intransigeante raison est de notre côté et après avoir anéanti les précédentes, me voilà face à une peur nouvelle : Es-tu toujours en vie?
Mes plus fidèles acolytes me jugent de manière générale dingue mais, quelques pensées ne suffisent pas à me définir aliénée. Non, ce qui serait fou, ce serait de fouiller dans ton compte facebook pour trouver tes amis les plus proches, de les contacter et de leur demander noir sur blanc si tu es en vie. Que s'ils disent oui ou ne répondent pas, je démissionne et débarque sur ton ancien lieu de travail. Que je trouve ton adresse et fasse le pied de grue à ta porte, là-bas dans ton pays au soleil où je sens que tu sombres. Que je te trouve quitte à passer des nuits blanches à arpenter les rues de Lyon. Cela, oui, cela serait complètement fou, un scénario crédible pour une romance fictive à la limite mais qui de nos jours croit encore à ces délires cinématiques?
Ben, moi. Et vous qui me pensez folle, savez-vous seulement ce qu'est la folie? La folie, c'est avoir des couilles et ne pas avoir peur de les montrer. C'est ne rien craindre, ni imaginaire ni réalité.
Et bien vous savez quoi? Si demain soir je n'ai toujours pas de signe de vie, je vais cesser de me torturer à envisager tous les possibles. Si ce capricorne m'a bien apprit quelque chose, c'est que prendre des risques inconscients et démesurés peuvent donner jour aux plus beaux moments d'une existence. Et peut-être a-t-il eu un accident, peut-être est-ce lui ce fantôme qui vient me caresser les cheveux durant mon sommeil. Peut-être qu'en ce moment même il erre au dessus de mon épaule en ectoplasme bienveillant, c'est clairement envisageable. Mais s'il est en vie, il touche probablement le fond et je prends ce soir la décision irrationnelle d'être tarée. Je veux tout essayer, quitte à frapper dans l'eau, je suis habituée. Mes actes seront proportionnels à ce que j'ai pu ressentir en sa compagnie, un incroyable mélange de liberté et de complicité.
Moi vivante, je m'engage à cesser de rêver et à réellement agir, je suis dingue et dimanche, je vais harceler tes contacts, et si personne ne m'apprend ton décès je vide mon compte en banque, rempli deux trois saladiers de croquettes, empoche pierres protectrices et autres grigris en tous genres. Je fous mon quotidien en l'air et je viens te chercher.
Au cas où la vie soit à la hauteur des promesses de l'Univers, pour voir si je suis réellement dingue et si j'en ai dans le pantalon.
                                     "J'entends ta voix dans tous les bruits du monde."


Rêver un impossible rêve
Porter le chagrin des départs
Brûler d'une possible fièvre
Partir où personne ne part

Aimer jusqu'à la déchirure
Aimer, même trop, même mal,
Tenter, sans force et sans armure,
D'atteindre l'inaccessible étoile

Telle est ma quête,
Suivre l'étoile
Peu m'importent mes chances
Peu m'importe le temps
Ou ma désespérance
Et puis lutter toujours
Sans questions ni repos
Se damner
Pour l'or d'un mot d'amour
Je ne sais si je serai ce héros
Mais mon cœur serait tranquille
Et les villes s'éclabousseraient de bleu
Parce qu'un malheureux

Brûle encore, bien qu'ayant tout brûlé
Brûle encore, même trop, même mal
Pour atteindre à s'en écarteler
Pour atteindre l'inaccessible étoile.


     Ô grand Equilibre,

C'est le cœur pur & l'âme en repenti que j'implore ton soutien à travers cette nouvelle aventure.
Que ta sagesse infinie le protège jusqu'à mon arrivée et que je puisse ne serait-ce qu'une fois encore, revoir cet envoyé du Ciel.

Puisse la chaleur de ton étreinte me guider à travers les ténèbres qui se sont amouraché de mon être et du sien et illuminer mon existence d'un happy ending.

Salut & Liberté, une âme aimante. 








Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire